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San Pedro

16 min
Xavier Francuski
Xavier Francuski

Le San Pedro, également connu sous les noms de Huachuma, Gigantón, agua collay, ou Trichocereus/Echinopsis pachanoi, est un cactus colonnaire grand et épais tenu pour sacré par les peuples autochtones des Andes d'Amérique du Sud en raison de ses puissantes propriétés spirituelles, médicinales et hallucinogènes. Contrairement à son relatif psychédélique le peyote, peut-être mieux connu, le cactus San Pedro pousse très facilement, et cette caractéristique le rend abondant à la fois dans la nature et dans les cultures malgré sa récolte massive à des fins psychédéliques.

Apparence du San Pedro

Cette espèce de cactus est similaire à d'autres cactus en colonnes, en particulier ses parents contenant de la mescaline, la Torche péruvienne (Trichocereus peruvianus) et la Torche bolivienne (Trichocereus bridgesii). Il est d'une couleur vert clair, sombre ou grisâtre (qui devient jaune si il est exposé à trop de soleil), généralement doté six à huit nervures, rarement quatre ou moins (la variété la plus prisée), et jusqu'à neuf. Il est majoritairement sans épine, avec des épines courtes (jusqu'à 2 cm) qui poussent à partir d'aréoles sur les nervures, qui sont jusqu'à 2 cm de distance les unes des autres.

Un cactus San Pedro fort pousse parfois sous forme d'arbre ou de brousse avec de multiples branches s'étendant à partir de la base ou de colonnes cassées. Il peut atteindre une taille importante de 6 m, le plus grand spécimen enregistré ayant une hauteur incroyable de 12,2 m, d'où son nom équatorien Gigantón. De grandes fleurs blanches fleurissent parfois du haut des tiges de vieux spécimens. Les fleurs s'ouvrent durant la nuit et durent quelques jours.

Distribution du San Pedro

Le cactus San Pedro est originaire de l'Équateur et du Pérou, et peut également être trouvé en Bolivie, au Chili et en Argentine. Il vit à haute altitude sur les pentes andines, à 2 000 à 3 000 m de hauteur. C'est un cactus rustique, capable de survivre sous des températures extrêmement basses (jusqu'à -12 °C) et sous de multiples conditions d'humidité. C'est pour cette raison qu'il est également cultivé avec succès dans le monde entier.

Culture du San Pedro

Cette espèce est très facile à cultiver. Tout ce dont elle a besoin, c'est d'un sol fertile et de soleil.

Les cactus San Pedro peuvent être cultivés à partir de graines ou d'une bouture. Il est préférable de les faire pousser à partir de graines en utilisant la méthode « Takeaway Tek ». Cela signifie littéralement les faire germer dans une boîte de nourriture à emporter en plastique. La boîte est perforée pour permettre la circulation de l'air et les graines sont placées dans un mélange sol/perlite/argile molaire hydraté dans la boîte. Le tout est ensuite placé dans un sac à fermeture zip et conservé sur une surface qui reçoit de l'ombre et une légère lumière solaire. Après environ un an, les bébés cactus sont prêts à être transplantés et commencent à grandir.

Cultiver le San Pedro à partir d'une bouture (le cloner) est également très simple. Une bouture longue de 30 cm est exposée directement au soleil jusqu'à ce que la coupure « guérisse », mais le reste de la tige doit être couvert pour la protéger du soleil. Une fois la coupure complètement séchée, la bouture est mise en pot dans un mélange de perlite et de sable ou d'un type de terreau facilement drainable. Elle est placée dans un lieu ombragé et sec et n'est pas arrosée pendant quelques semaines ou mois jusqu'à ce que les racines se développent. Après cela, elle peut être placée au soleil et arrosée de temps en temps chaque fois que le sol a séché de l'arrosage précédent. 

Le cactus de San Pedro pousse très vite. Il peut croître à un rythme substantiel d'environ 30 cm par an, et est très résistant aux ravageurs et aux maladies, mis à part les infections fongiques potentielles résultant d'un arrosage excessif. Si une colonne a été coupée ou cassée, une à trois nouvelles colonnes devraient en sortir. Les tiges peuvent même commencer à pousser à partir d'une colonne posée horizontalement sur le sol. Cela se produit lorsqu'ils sont cassés à cause du vent dans la nature.

Histoire de l'utilisation du San Pedro

Probablement l'un des plus anciens psychédéliques connus de l'homme, le cactus de San Pedro rivalise avec le peyote de par son ancienneté. Les découvertes archéologiques de rouleaux de peau de San Pedro au Pérou indiquent qu'il pourrait avoir été utilisé (au moins) pour rouler des cigares depuis 2200 av. JC. Des preuves supplémentaires de l'utilisation sacramentelle de San Pedro ont été trouvées par les cultures de Cupisnique (1500 av. JC), Chavín (1000 av. JC), Salinar (400-200 av. JC), Nazca (100-700 av. JC - ap. JC), Moche (100-750), et Lambayeque (750-1 350).

Les artefacts trouvés comprennent des gravures en céramique, des textiles et des sculptures de temples en pierre. Le vestige le plus célèbre est une représentation en tablette de pierre sculptée d'un dieu serpent à crocs aviaire tenant un « bâton » de cactus San Pedro découvert dans un ancien temple à Chavín de Huantar dans les hautes terres du nord du Pérou, qui remonte à environ 1300 avant JC.

Le San Pedro était utilisé dans ces civilisations par les chamans comme moyen de se connecter avec les ancêtres et de communier avec les divinités pour le bien de la communauté, notamment sur les questions concernant l'approvisionnement en eau et la croissance des cultures.

L'eau a, depuis le début de ces anciennes civilisations andines, représenté un aspect central du pouvoir politique et, plus tard, de la mythologie. Dans les plaines côtières sèches et les hauts plateaux du nord du Pérou, qui sont considérés comme l'un des épicentres de l'utilisation de San Pedro, la manipulation de l'eau était cruciale à la survie de la population. Les prétentions des dirigeants au pouvoir étaient assimilées à l'efficacité des aqueducs complexes et des systèmes d'irrigation construits pour contrôler l'approvisionnement en eau.

Dans les objets en céramique de la civilisation Moche, l'utilisation de San Pedro semble faciliter « une eau abondante et une fertilité agricole obtenue grâce à la communion avec le royaume des morts et des ancêtres grâce au sacrifice du sang. » Dans leurs représentations de San Pedro, nous pouvons en voir les premières indications symbolisant l'eau et, par conséquent, le pouvoir.

Au cours des 5e et 6e siècles, alors que l'empire Wari (Huari) s'étendait vers les hautes terres (probablement à cause de la sécheresse persistante dans leur région côtière), l'eau était fermement établie comme la clé de la vie dans la cosmologie de cette puissante culture, et ses sources étaient comprises être des sites sacrés - des rituels de communion avec d'autres mondes y seraient pratiqués. L'eau est également devenue le support symbolique à travers lequel ce passage entre les mondes serait effectué. L'un des noms familiers du San Pedro devient alors explicite : aguacollay, ou la « reine de l'eau », guiderait ses preneurs vers les royaumes des morts et des dieux.

Après l'arrivée des conquistadors au 16e siècle, l'utilisation de San Pedro a été, comme pour d'autres enthéogènes, déclarée sorcellerie et supprimée, bien que pas aussi violemment que l'utilisation du peyote en Amérique centrale. Le peuple indigène a habilement révisé le nom du cactus à San Pedro en partie dans le but d'apaiser les colonisateurs en intégrant le symbolisme chrétien dans leur tradition. Le nom a également été bien choisi, car Saint-Pierre était le détenteur des clés du ciel, tout comme le cactus ouvre les portes d'autres mondes. Le San Pedro est resté hors de vue des yeux occidentaux pendant les quatre siècles suivants jusqu'à sa redécouverte en 1945, lorsque son utilisation rituelle par les Indiens des Andes en Équateur a de nouveau été signalée.

Quelques décennies plus tard, probablement en raison de sa teneur en mescaline nettement inférieure à celle du peyote, le San Pedro a échappé aux réglementations strictes qui ont interdit la consommation et la culture de son plus petit parent globulaire en 1971. Son utilisation sacramentelle a continué jusqu'à ce jour de la même manière qu'elle l'a toujours été, et elle a également été promue auprès des chercheurs d'âmes occidentaux par des rapports anthropologiques et ethnobotaniques ultérieurs.

Cérémonie du San Pedro

Les cérémonies traditionnelles sont exécutées par des chamans sur des autels spéciaux (mesas), érigés dans des sites sacrés pour soigner et traiter l'enchantement et la malchance. Les rituels mesa impliquent l'insufflation d'un mélange de tabac et d'alcool, l'ingestion de San Pedro, le diagnostic de l'affliction du patient et le nettoyage des énergies perverses. Tout cela est fait par le chaman. Peu de distinction est faite entre l'esprit et le corps en termes de maladie. Les guérisseurs examinent les causes spirituelles même lorsque seuls des symptômes somatiques sont observés. Ces cérémonies ont lieu aux premières heures des mardi et vendredi, jours sacrés de la cosmologie andine.

De nombreux objets de pouvoir seraient disposés sur les mesas. Leur but étant d'incarner la force vitale qui unit les humains à la Terre et au cosmos. Leur pouvoir est invoqué par le chaman dans le but de guérir. Lorsqu'il n'est pas utilisé, le pouvoir revient le long d'un filament semblable à un cordon ombilical à son lieu d'origine, comme une grotte chargée spirituellement, une source, une montagne, un lagon des hautes terres ou un autre site naturel magique. 

Parfois, des potions plus complexes sont préparées avec d'autres ingrédients de plantes maîtresses tels que le tabac, les feuilles de coca, les pétales de fleurs de Brugmansia, la vilca (Anadenanthera colubrina, l'un des hallucinogènes les plus puissants qui existent), et, parfois, des os en poudre ou de la poussière de cimetière. Ce breuvage est appelé cimora et il est toujours servi à minuit après que des éléments rituels tels que la prière, la souillure de tabac, le chant et le cliquetis rythmique aient été effectués. Toutes les personnes présentes à la cérémonie participent à cette puissante potion.

Les cérémonies contemporaines de San Pedro ont lieu le jour ou la nuit, dans une maloca (cabane de cérémonie) ou en plein air dans la nature. Elles sont abondantes et faciles à trouver en Équateur et au Pérou. La plupart des centres de retraite servant l'ayahuasca ont également le San Pedro de disponible, soit en tant que cérémonie complémentaire, soit comme rite propre. Les cérémonies complémentaires ont généralement lieu le lendemain d'une session ayahuasca, et les centres de retraite les décrivent souvent comme donnant au participant le pouvoir de mettre en œuvre les changements que l'ayahuasca leur a montré nécessaires.

Chimie et pharmacologie du San Pedro

Le principal ingrédient psychoactif du San Pedro est la mescaline. Son contenu est très variable. En fonction de l'âge, de l'emplacement, de la saison de récolte du cactus et du niveau de stress environnemental auquel il a été exposé, la concentration de mescaline sera comprise entre 0,006% et 0,14% dans les cactus frais et entre 0,1% et 2,375 % dans les cactus séchés. Considérablement plus bas que dans le peyote. Les niveaux les plus élevés se trouvent dans la couche de 1 cm de chair verte se trouvant juste sous la peau. Les couches plus blanches juste en dessous ne contiennent peu ou pas d'alcaloïdes actifs.

Contrairement à d'autres composés enthéogènes naturels tels que la psilocybine et la DMT, la mescaline est une phénéthylamine, plus similaire aux substances synthétisées chimiquement telles que la MDMA et le 2C-B. Cette différence chimique semble se refléter dans l'expérience du San Pedro, plus communément caractérisée par de puissantes libérations émotionnelles que par des hallucinations visuelles (bien qu'elles soient présentes).

La mescaline se lie de manière non sélective à la plupart des récepteurs de la sérotonine dans le cerveau, avec des affinités primaires pour le 5-HT1A, le 5-HT2A et le 5-HT2C. Comme pour de nombreux autres psychédéliques classiques, son principal mécanisme d'action repose sur l'activation du récepteur 5-HT2A.

Aussi, comme la plupart des autres psychédéliques, la mescaline ne crée pas de dépendance physiologique et il s'est avéré qu'elle ne provoquait aucun défaut psychologique ou cognitif chez ses consommateurs. Cependant, en tant qu'activateur du système sérotoninergique, elle créée une tolérance due à la récupération des récepteurs. Cela signifie que la consommer plusieurs jours consécutifs entraînera une diminution de son effet. Elle provoque de plus une tolérance croisée avec d'autres psychédéliques basés sur la sérotonine tels que le LSD et la psilocybine. Plusieurs jours sont nécessaires après l'avoir consommé pour que les récepteurs reviennent à leur fonctionnement normal.

Le San Pedro peut-il être détecté dans un test de dépistage de drogue ?

La mescaline peut être détectée dans l'urine pendant 2-3 jours, dans le sang jusqu'à 24 heures, dans la salive jusqu'à 10 jours et dans un test de dépistage des follicules pileux jusqu'à 90 jours. La plupart des tests de dépistage standards ne détectent pas spécifiquement la mescaline, mais elle peut apparaître comme une amphétamine car elles sont structurellement très similaires.

Mis à part la mescaline, le cactus San Pedro contient un certain nombre d'autres alcaloïdes en concentrations plus petites ou traces. Ceux-ci comprennent : l'anhalonidine, l'anhalinine, la hordénine, la tyramine, la 3,4-diméthoxyphénéthylamine, la 4-hydroxy-3-méthoxyphénéthylamine, la 3-hydroxy-4,5-diméthoxyphénéthylamine, la 4-hydroxy-3,5-diméthoxyphénéthylamine et la 3-méthoxytyramine. La variété des composés trouvés dans le San Pedro est nettement plus limitée que celle du peyote, qui abrite plus de 50 alcaloïdes en plus de la mescaline.

Il n'y a que peu d'informations disponibles sur les effets de ces autres alcaloïdes, à l'exception de la hordénine et de la tyramine. L'hordénine (ou anhaline) est connue pour augmenter la pression artérielle, développer le système respiratoire et resserrer le système vasculaire. Elle a également des effets adrénergiques et des propriétés antimicrobiennes. La tyramine est un alcaloïde naturel présent dans de nombreux aliments et boissons, notamment tout ce qui est séché, âgé, conservé, mariné, salé, fumé ou fermenté, dans certaines noix, haricots et légumineuses, fruits et dans le chocolat. Elle augmente également la pression artérielle et est métabolisé dans l'estomac par les enzymes de la monoamine oxidase (MAO).

Préparation du San Pedro

Il existe de nombreuses façons de préparer le San Pedro à la consommation. Le cactus peut être ingéré frais, séché, pulvérisé, infusé dans un thé ou réduit et filtré, produisant une bouillie riche en mescaline.

Quelle que soit la méthode choisie, le cactus doit d'abord être préparé. Cela se fait en lui retirant sa fine peau extérieure et ses épines. Le cactus est ensuite coupé verticalement le long des crêtes ou horizontalement en « pièces » en forme d'étoile. Son coeur blanc en bois le plus profond est retiré, et ce qui reste est consommable.

La chair peut être coupée en plus petits morceaux et consommée fraîche ou après séchage au soleil. Ce dernier diminue les risques de nausée. Les morceaux peuvent en outre être mélangés dans un volume égal d'eau et consommés en smoothie, ou mijotés lentement à feu doux, en ajoutant plus d'eau à mesure que le liquide diminue. Cette dernière méthode prend de 3 à 12 heures pour produire une bouillie épaisse, qui peut ensuite être filtrée. Le liquide qui en résulte est un puissant extrait riche en alcaloïdes. Il peut être mélangé avec du jus pour lui donner meilleur goût.

Enfin, la mescaline cristalline peut également être extraite chimiquement du San Pedro en suivant cette méthode. Cependant, une expérience pure de mescaline n'est pas aussi complète qu'un véritable trip sous San Pedro car certains de ses alcaloïdes ne sont pas présents.

Le trip sous San Pedro : dosage et effets

En raison de ses variations en niveaux de mescaline (la concentration la plus élevée mesurée est 20 fois plus forte que la plus faible), il est particulièrement difficile de discuter des dosages du San Pedro. Il est impossible de déterminer avec précision la concentration d'une tige, car cela dépend de trop de variables.

Voici les dosages de mescaline recommandés pour différents niveaux de trip :

Seuil

100 - 150mg

Léger

150 - 250mg

Modéré

250 - 350mg

Forte

350 – 500mg

Extrême

>500mg

La dose de mescaline généralement recommandée pour un « trip modéré » est souvent contenue dans environ 200 à 300 g ou 30 cm de tige fraîche. Cependant, bien que cela soit rare, cette partie peut contenir une quantité dangereuse de la substance, à condition que sa concentration en mescaline se situe autour de la valeur normale de 0,1 %. C'est pourquoi il vaut mieux suivre la tradition indigène et consommer la plante petit à petit, à des intervalles de plus d'une heure, selon les besoins.

Le trip sous San Pedro n'est pas rapide, prenant jusqu'à 45 minutes pour montrer ses premiers effets et jusqu'à 3 heures pour atteindre son apogée. Il dure généralement plus longtemps qu'un trip sous peyote, jusqu'à 14 heures, mais n'est généralement pas aussi intense.

L'expérience Huachuma est souvent caractérisée comme un voyage émotionnellement ouvert qui maintient le consommateur détendu, lucide et en contrôle à la fois de ses processus mentaux et de ses fonctions motrices. La montée en puissance est généralement ressentie comme un léger étourdissement ou une somnolence, avec une sensation de picotement dans les extrémités. Les nausées et les vomissements sont des événements normaux, mais pas aussi courants qu'avec l'ayahuasca. Pour cette raison, il est conseillé de jeûner jusqu'à 12h avant de consommer du San Pedro.

L'apogée du trip s'accompagne généralement d'un fort enthousiasme et de sentiments de confort et de joie. Les hallucinations incluent généralement des couleurs et des lumières intensifiées, ainsi que des visions kaléidoscopiques et fractales avec les yeux fermés. Elles ne sont normalement pas aussi complexes qu'avec le peyote. La synesthésie (perception intermodale) est possible avec le San Pedro, ainsi que des expériences « hors du corps ». Typique de la mescaline, les dimensions de formes vous entourant sont déformées et ondulantes, tandis que les objets émettent des auras de mysticisme et de beauté d'un autre monde.

Tout au long du trip, une conscience émotionnelle et spirituelle accrue permet une profonde réflexion et une libération. Les flashbacks d'événements passés sont communs à l'expérience, tout comme la réalisation de ses schémas dysfonctionnels de pensée et d'action grâce à une nouvelle empathie envers soi-même. Pour maximiser ces avantages spirituels potentiels, il vaut la peine de se préparer à l'expérience en tenant compte de vos objectifs et intentions. Des affirmations d'objectifs et d'intentions supplémentaires sont généralement faites au début du trip afin qu'elles puissent être gardées à l'esprit tout au long du trip. Il est possible de faire des bad trips avec le San Pedro, mais ils sont rares et le plus souvent le résultat d'un cadre et d'un état d'esprit médiocres.

La descente est généralement lente et douce, dure plusieurs heures et conduit à une rémanence douce et tout aussi longue.

Le San Pedro vs. le Peyote

Ces deux espèces sont les plus connues des cactus psychédéliques, et le choix entre le peyote ou le San Pedro est un dilemme courant pour les psychonautes curieux d'expérimenter la mescaline. Bien qu'ils contiennent tous deux ce composé, sa concentration dans chacun diffère. Parce que le San Pedro ne contient généralement pas autant de mescaline que le peyote, une plus grande partie de la chair de cactus est ingérée pour compenser. Pourtant, les alcaloïdes de San Pedro ne sont pas aussi nombreux que ceux du peyote, ce qui rend les deux expériences bien distinctes.

En pratique, les trips diffèrent des façons suivantes : l'expérience sous San Pedro est sédative et rêveuse, tandis que celle sous peyote est stimulante et vibrante. Le San Pedro est généralement pris pendant la journée car les visions qu'il provoque ne sont pas trop intenses, et toute l'expérience est suffisamment discrète pour permettre des mouvements physiques. D'un autre côté, il est préférable de communier avec le peyote pendant la nuit car il a un plus grand potentiel de provoquer des visions fortes, et il rend parfois le consommateur complètement incapable de bouger.

Dans l'ensemble, les trips sous peyotes sont généralement considérés comme plus puissants et profonds. D'un autre côté, ses contraintes écologiques orientent la plupart de ceux qui s'intéressent à la mescaline vers le San Pedro, plus abondant. La nature plus légère du trip sous San Pedro convient également mieux à ceux qui n'ont pas beaucoup d'expérience avec les psychédéliques puissants.

Potentiel thérapeutique du San Pedro

Bien qu'il n'y ait pas beaucoup d'études sur les pouvoirs thérapeutiques du San Pedro, ce n'est pas un hasard si ce cactus a été utilisé pour ses propriétés médicinales depuis l'Antiquité.

Les témoignages anecdotiques de chamans guérissant une grande variété de difficultés psychologiques et somatiques avec le San Pedro sont abondants. Qu'il soit consommé par eux-mêmes pour diagnostiquer la maladie ou par leurs patients pour purger les toxines ou recevoir des informations spirituelles, le San Pedro est un allié vital des communautés autochtones depuis des milliers d'années. Au cours des dernières décennies, les Occidentaux qui avaient besoin de guérison et de développement personnelle ont également pu communier avec le Huachuma.

Les problèmes que le San Pedro peut soi-disant aider à traiter incluent la douleur et l'inflammation, l'infection, la paralysie, la cécité, les troubles de l'humeur, le chagrin, la dépression, la toxicomanie et l'alcoolisme, etc. Il existe des preuves de l'efficacité de la mescaline en tant que substance thérapeutique, mais des recherches scientifiques supplémentaires sont nécessaires afin de vérifier et déterminer les bienfaits médicinaux du San Pedro.

Risques et interactions du San Pedro

La mescaline est un activateur du système sérotoninergique et elle peut interagir négativement avec d'autres produits chimiques qui modifient les niveaux de sérotonine. De plus, le San Pedro contient de la tyramine, un alcaloïde pouvant interagir négativement avec les inhibiteurs de la MAO tels que certains médicaments contre la dépression. Ceux-ci doivent être interrompus pendant quelques semaines avant d'ingérer du San Pedro, ou il existe un risque de développer le syndrome sérotoninergique potentiellement mortel. Il a également été démontré que la mescaline induisait une psychopatologie temporaire et pouvait déclencher une psychopathie chez les personnes prédisposées à cette maladie.

En raison de la présence d'hordénine, qui augmente la pression artérielle, le peyote n'est pas sans danger pour les personnes ayant des problèmes cardiovasculaires préexistants. Enfin, comme il affecte également le système adrénergique, aucune autre substance stimulante ne doit être utilisée simultanément au San Pedro.

Il est préférable de ne pas prendre de médicaments chroniques ou de substances intoxicantes si vous planifiez un trip sous San Pedro, ses interactions n'étant pas bien connues de la science. Aussi thérapeutique que ce cactus puisse être en termes d'aide contre la toxicomanie, il ne doit pas être mélangé à celle-ci.

Légalité du San Pedro

Contrairement au statut juridique du peyote, et probablement en raison de ses niveaux de mescaline plus faibles, la culture du San Pedro en tant qu'espèce de cactus est parfaitement légale dans la plupart des pays du monde. La seule mise en garde à donner est qu'il est légal uniquement à des fins ornementales. Son utilisation en tant que psychédélique et sa possession à des fins d'extraction de mescaline est illégale. Cela ne s'applique pas à ses pays d'origine - l'Équateur, le Pérou et la Bolivie - où l'usage sacramentel est autorisé.