Les champis. C'est la scène transe, et, pour certains, une évasion vers de nouvelles réalités et de nouvelles dimensions. L'obtention du statut d'illégalité en France par la psilocybine, l'ingrédient actif des « champis », lui a offert sa popularité mondiale en tant que drogue psychoactive dangereuse, et s’est vue accompagnée de légendes à propos d'individus sautant vers leur mort, croyant qu'ils pouvaient voler après avoir consommé des champignons. Bien que de nombreux consommateurs réguliers de cette substance nous confirment que ces horribles histoires ne sont rien de plus que des tactiques visant à faire peur aux gens, il est important de nous pencher sur la psilocybine afin de savoir si elle est, vraiment, l'effroyable drogue que prétendent nos gouvernements.
Pendant une courte période, j’ai suivi un cours d'herboristerie. Le mot « drogu » était défini comme "une substance synthétique fabriquée dans l'intention de générer un profit". Une « herbe », par contre, était définie comme « une plante, ou une partie de plante, utilisée dans son ensemble pour ses propriétés médicinales ». En nous basant sur ces définitions, nous pouvons selon moi conclure que la psilocybine est plus étroitement proche des herbes, par opposition aux médicaments, et, au cas où vous vous posiez la question, oui, la psilocybine peut être utilisée à des fins médicales.
Mais alors quelles sont les applications médicinales de la psilocybine ? J'ai été diagnostiquée avec un TOC sévère en 2016. Depuis l'âge de 10 ans, cette condition a entravé ma capacité à fonctionner normalement. Après cinq admissions en hôpital psychiatrique, j'ai été informée par mon médecin que mon TOC était résistant au traitement, et qu'il allait me tourmenter pour le restant de mes jours. On m’a diagnostiqué d'autres troubles dont la bipolarité, qui provoque des rechutes dépressives fréquentes. J'ai été mise sous antidépresseurs et antipsychotiques, mais rien ne semblait fonctionner. Désespérée, j'ai commencé à étudier les effets de la psilocybine sur les troubles psychiatriques. À ma grande surprise, je suis tombée sur des recherches évoquant la psilocybine comme possible remède, et comme un produit permettant de soulager les TOC sur le long terme.
Dans cet article, je vais vous parler de mon combat personnel avec les TOC, suivi des faits scientifiques et des recherches soulignant les bénéfices de la psilocybine dans le traitement des TOC.
Avant de démarrer vous-même un traitement pour vos TOC, il est important de définir au préalable ce qu'ils sont vraiment. Mon psychiatre m’a informé que les TOC étaient des troubles psychiatriques de long terme se situant à la limite des troubles anxieux et de la psychose. D'après mon expérience, il s'agit de pensées pénibles, répétitives et intrusives suscitant une forte anxiété et ne pouvant être apaisée que par des actions compulsives et répétitives. Je me réfère à mon TOC comme à des « voix ». C'est la meilleure façon d'expliquer les TOC : il y a des voix dans ma tête qui menacent de faire de mauvaises choses si je ne les écoute pas. En fait, le nom explique tout : trouble obsessionnel compulsif. Des pensées obsessionnelles accompagnaient mes comportements compulsifs et mes rituels. Vous comprendrez bien que ça suffit à faire croire à une personne qu'elle est folle.
J’ai fait l’expérience de la psilocybine (ou champis, comme on dit) pour la première fois à l'âge de 17 ans. J'ai à l'époque apprécié le trip, puis à l'âge de 21 ans, j'ai remarqué que mon fournisseur de weed vendait un traitement à la psilocybine pour les patients atteints de cancer et souffrant de dépression. Cela a suscité mon intérêt, me conduisant à faire de nouvelles recherches sur la façon dont la psilocybine pourrait améliorer ma santé mentale. Les résultats de ces recherches ont été étonnants et m'ont redonné un peu d'espoir, me faisant réaliser que la psilocybine n'était pas une drogue ( comme la société nous l'a fait croire ), mais plutôt un miracle dans le monde de la médecine.
Les recherches sur les effets des psychédéliques sur la santé mentale sont apparues pour la première fois dans les années 50. Les recherches initiales ont été présentées par McGlothlin et Arnold, qui ont publié une étude mettant en lumière les pouvoirs du LSD en psychiatrie. Cette étude a montré des résultats positifs chez les personnes à qui le traitement a été administré. Ces résultats ont été plus tard corroborés par de nouvelles études, dont une étude menée par Walter Pahnke en 1962, et une étude plus récente menée par Roland Griffiths en 2006. Comme vous pouvez le voir, l'efficacité de la psilocybine dans le traitement des TOC a été scientifiquement prouvée non pas une, mais plusieurs fois grâce à des études menées sur le sujet.
Une des premières études ayant été réalisées a été lancée dans le but de savoir si la consommation de psilocybine présentait un danger pour les personnes atteintes de TOC. Les résultats ont montré que non seulement elle ne présentait aucun danger, mais il a également été établi que la psilocybine pouvait potentiellement guérir cette maladie incurable.
Plus loin dans cet article, nous nous pencherons sur le « mode d'emploi » et les dosages. Ma première tentative de traitement de mon TOC par la psilocybine était avec une dose unique de 1,5 grammes de mushiest équatorien. C'était la première fois en quatre ans que je prenais des champis, et j'étais toute seule chez moi.
Pour tout vous dire, mon expérience n'a pas vraiment été « un long fleuve tranquille ». Je me suis sentie submergée et je me suis enfermée dans ma chambre. Mes murs respiraient, et des visages extraterrestres apparaissaient sur mes draps. Je me suis allongée et j'ai fermé les yeux. Mon anxiété a pris la forme de couleurs volant autour de ma tête et m'attaquant. Le trip est arrivé à un point où je craignais de ne jamais en ressortir, puis soudain... le bonheur absolu. J'étais libre.
Sachez qu'en plus des troubles précédemment mentionnés, j'ai également été diagnostiquée avec un trouble de la personnalité limite (TPL), un trouble provoquant un manque de contrôle émotionnel. À cause delui, j’ai été victime au cours de ma vie de fréquentes crises de nerfs durant lesquelles je criais, me mettais dans des colères noires, et devenais violente à la moindre contrariété. Moins d'une heure après la fin de mon voyage, j'ai reçu une nouvelle bouleversante qui aurait suffit, habituellement, à m'enrager. Tout le monde (moi y compris) attendait que j’atteigne le point de bascule… mais il n'est jamais arrivé. J'étais calme et droite, et je ne ressentais aucune envie d'exploser.
La psilocybine a donc eu un effet positif sur mon trouble de la personnalité, mais qu'en est-il du TOC ? Malgré les déclarations de mon docteur selon lesquelles mon TOC était résistant au traitement et me suivrait toute ma vie, j'ai constaté une amélioration immédiate de ma condition comparé à mon traitement conventionnel. Les « voix » n'étaient pas totalement parties, mais elles se faisaient bien plus silencieuses. Mes pulsions et mon besoin obsessionnel d'écouter mon TOC avaient complètement disparus. Voilà pour les résultats immédiats que j'ai pu constater après une dose unique seulement. Les effets ont duré plus d'une semaine avant d’avoir besoin de reprendre une dose. Certains cas de réussite prétendent même être restés guéris au point de pouvoir fonctionner normalement OU être restés sans TOC jusqu'à six mois après avoir consommé une seule dose. Toutefois, si votre condition est sévère comme la mienne, un soulagement à long terme peut nécessiter plusieurs doses, bien que certains effets puissent être ressentis immédiatement.
Il y a deux manières de s'administrer un traitement de psilocybine pour les TOC.
C'est la méthode que j'ai suivie, et croyez-moi quand je vous dis qu’elle n’est pas faite pour les faibles. Il s'agit de prendre une dose unique de 1,5 à 4 grammes et de laisser le « trip » chasser vos TOC. Si vous êtes dans un état d'esprit négatif, ou si vous n'avez jamais pris de psychédéliques auparavant, il est préférable pour vous de commencer avec la deuxième méthode afin d'écarter tout risque de faire un bad trip. Cependant, si vous êtes à la recherche de résultats rapides et que vous êtes confiant dans votre capacité à gérer le trip, alors la méthode « tout ou rien » est faite pour vous.
Cette méthode m'a été au départ présentée par mon fournisseur. Il s'agit de prendre des micro-doses de 100 à 500 mg. C'est un traitement sur le long terme, administré seulement de temps en temps afin d'éviter de développer une tolérance. Je n'ai moi-même pas essayé cette méthode, mais ses effets ne devraient pas être aussi puissants et rapides que ceux de la première méthode. Elle serait cependant bénéfique plus longtemps aux personnes traitées, et permettrait d'éviter les bad trips.
Il n'y a pas besoin de chercher bien longtemps pour trouver nombre de témoignages de réussite de personnes atteintes de TOC ayant décidé de se traiter eux-mêmes avec de la psilocybine. Les bénéfices de substances comme la psilocybine, le LSD ou la MDMA dans le traitement de divers troubles ont été cliniquement prouvés, et ont même montré une amélioration psychiatrique lorsqu'elles ont été administrées à des soldats atteints de SSPT.
J'ai basé cet article sur mon expérience personnelle avec la psilocybine dans le traitement des TOC, et je peux recommander sans hésitation cette voie aux personnes atteintes de TOC et ayant été déçues par les médecins et les produits pharmaceutiques. La psilocybine est sûre, efficace, et n'est pas aussi addictive que la plupart des produits pharmaceutiques. Selon moi, votre TOC n'est pas incurable, et vous n'êtes pas obligé de le laisser vous tourmenter pour le restant de votre vie. En effectuant plus de recherches sur les bénéfices psychiatriques de la psilocybine, vous pourriez peut-être vous rendre compte qu'une vous n'êtes qu'à un champignon de la guérison.