menu
Panier
Elephantos Reviews with ekomi.co.uk
Retour

La DMT, c’est quoi ?

14 jan 2020
18 min
Xavier Francuski
Xavier Francuski

La N,N-diméthyltryptamine, ou DMT, est un composé fascinant qui obsède les psychonautes et échappe aux efforts d'explication scientifique depuis des décennies. Elle est l'une des molécules psychoactives les plus puissantes que nous connaissions, induisant des expériences visuelles multidimensionnelles extrêmement intenses, quoique de courte durée, chez les personnes qui la consomment. Ces visions fantasmagoriques incluent souvent des paysages d'autres mondes, des structures quantiques multidimensionnelles complexes, des fractales mouvantes complexes, et des entités extraterrestres puissantes ayant des capacités télépathiques.

Historique de l'utilisation de la DMT

l'origine

Présente dans des centaines d'espèces de plantes dans le monde entier, il n'est pas surprenant que la DMT soit utilisée depuis des siècles. Les traces les plus anciennes de son utilisation proviennent d'analyses au radiocarbone d'os de puma découverts dans l'Argentine actuelle. La méthode de datation appliquée par les chercheurs suggère que les traces de DMT trouvées à l'intérieur de ces os, dont il est pensé qu'ils ont été utilisés comme outils d'insufflation pour des rituels, pourraient remonter à 2 130 avant JC.

La DMT en question proviendrait soit de la résine dans l'écorce interne de plusieurs arbres du genre Virola, soit des pois des plantes Anadenanthera peregrina ou Anadenanthera colubrina. La poudre de Virola est appelée epená. Elle était, et est utilisée par les peuples autochtones dans le bassin de l'Orénoque au Venezuela. La poudre d'Anadenanthera est utilisée par les peuples indigènes Guahibo dans le bassin Orinoco colombien, et est plus connue sous le nom de yopo (ou encore cohoba, vilca ou huilca). Avant que les colons espagnoles ne les éliminent, ces poudres étaient également utilisées par les peuples indigènes Taíno dans les Caraïbes. Les artefacts qu'ils ont fabriqués pour préparer les poudres ont été datés entre 1 000 et 1 500 après JC.

Une bourse de chaman récemment découverte, trouvée dans le sud de la Bolivie, contient des traces de nombreux composés psychoactifs dont de la DMT, ainsi que des tubes en os sculptés et des objets en bois servant à l'insufflation. Elle aurait apparement environ 1 000 ans. Les peuples autochtones de la Colombie actuelle, de l'Équateur, du Pérou et du Brésil utilisent également des plantes contenant de la DMT, à savoir la Psychotria viridis, le Diplopterys cabrerana et, dans une moindre mesure, la Psychotria carthaginensis, dans la préparation de leurs boissons sacrées respectives : l'ayahuasca  et le yagé. Ces plantes sont utilisées comme adjuvants dans le processus de brassage (et non comme ingrédients principaux ). Leur but est d'enrichir et de rendre plus puissants les effets de la vigne maîtresse aya waska (Banisteriopsis caapi).

objets anciens

Bien qu'il soit probable que l'ayahuasca soit un breuvage ancien, son utilisation à travers l'histoire est difficile à retracer. Les outils d'insufflation de yopo et d'epená sont assez indubitables, et la fonction des artéfacts utilisés dans la préparation de la poudre est très explicite elle aussi. L'utilisation de pots à infusion et de récipients pour boire est quant à elle diverse, et leur découverte ne peut donc pas être considérée comme une preuve concluante de leur fonction. Il existe cependant un bol cérémoniel particulièrement frappant fait de pierre, ciselé avec beaucoup de soin, et richement décoré de figures zoomorphiques et anthropomorphiques potentiellement mythologiques. Il a été découvert en Amazonie équatorienne, et date d'entre 500 avant JC et 500 après JC. Il est impossible de savoir pour sûr s'il a été utilisé ou non comme vaso de brujo (coupe de sorcier) pour boire de l'ayahuasca en communion.

Quant au monde occidental, l'apprentissage de l'existence de la DMT a commencé avec sa synthèse chimique, réalisée par Richard Helmuth et Fredrick Manske en 1931. C'est cependant Stephen Szára qui a étudié et décrit pour la première fois les effets psychédéliques de la DMT en 1956. La DMT a ensuite attiré l'attention des scientifiques tout au long des années 60 et 70, la recherche ayant été axée sur sa prévalence, ses propriétés biochimiques, son potentiel clinique et son lien possible avec la psychopathologie. Elle et d'autres substances psychédéliques ont toutefois cessé de faire l'objet de recherches scientifiques à la fin des années 70, quand de lourdes réglementations légales ont été instituées à l'échelle mondiale.

Dans les années 90, on a pu constater un regain d'intérêt pour la DMT avec les recherche de Rick Strassman, un psychiatre et psychopharmacologiste du Nouveau-Mexique. Strassman a été la première personne depuis près de 20 ans à obtenir la permission et le financement du gouvernement fédéral pour mener des études qui incluaient l'administration de psychédéliques à des sujets humains. Il est largement considéré comme l'initiateur de la « renaissance psychédélique ».

Au cours des cinq dernières années, il a administré environ 400 doses de DMT à près de cinq douzaines de volontaires humains. Avec ces recherches, il a décrit les effets biologiques et psychologiques de la DMT et a créé une échelletistiq d'évaluation stauement fiable pour les expériences hallucinogènes (HRS). Ses études ont également montré qu'il est impossible de développer une tolérance à la DMT, même si l'ingestion est répétée avec des doses très rapprochées, ce qui à cet égard la distingue des autres psychédéliques. Il a documenté ses recherches en détail dans son livre DMT : La molécule de l'esprit.

Aujourd'hui, en plus de faire l'objet de recherches cliniques, la forme cristallisée et extraite de la DMT est utilisée à des fins récréatives. Elle est soit fumée seule, soit infusée dans un mix de différentes herbes (appelé changa) mélangées ensemble dans le but d'apaiser l'effet délétère de sa fumée sur les poumons et d'équilibrer le trip. Une enquête menée en 2010 auprès de consommateurs australiens de substances récréatives a révélé que le changa était leur méthode de consommation préférée, 98,3% des répondants confirmant que c'est de cette façon qu'ils avaient fumé de la DMT. Une proportion moindre de personnes, 30,6%, ont essayé la DMT dans le cadre d'une expérience ayahausca.

La DMT est une substance récréative répandue, surtout chez les jeunes. L'enquête mondiale sur les drogues menée en 2019 a révélé que 8,2% des répondants avaient essayé la DMT au cours de leur vie, et que 4,2% l'avaient fait au cours des 12 derniers mois. Plus de la moitié des répondants (56,8%) avaient moins de 25 ans.

Qu'est-ce que l'ayahuasca?
Related post
Qu'est-ce que l'ayahuasca?

Où est-ce qu'on trouve la DMT ?

quelles plantes en contiennent ?

La diméthyltryptamine est abondante dans la nature. Certaines des meilleures sources connues comprennent :

  • La Psychotria viridis. Cette plante est l'ingrédient le plus fréquemment ajouté aux infusions d'ayahuasca au Pérou. Elle est tellement utilisée que son nom local est chacruna (qui signifie « mélange » en Quechua, une langue indigène ancéstrale).
  • Le Diplopterys cabrerana. Cette plante est communément ajoutée à l'ayahuasca (ou yagé) en Équateur et en Colombie. Il est aussi connu sous les noms de chaliponga, ocoyagé, chagropanga ou huambisa. Mis à part la N,N-DMT, il contient aussi de la 5-MeO-DMT.
  • La Psychotria carthaginensis. Proche parent de la P. viridis, cette plante contient des concentrations significativement plus faibles de DMT, mais est plus facile à cultiver dans diverses conditions grâce à sa résilience. Pour cette raison, elle est populaire chez les brasseurs d'ayahuasca vivant en dehors de l'Amérique du Sud. On l'appelle aussi sameruca.
  • Le Mimosa tenuiflora ou Mimosa hostilis. Cette plante est utilisée dans tout le Brésil pour la préparation du vinho da jurema, une boisson sacramentelle. Outre la N, N-DMT, elle contient aussi de la 5-MeO-DMT, des β-carbolines et de nombreux autres alcaloïdes.
  • L'Anadenanthera peregrina et l'Anadenanthera colubrina. Ces plantes vivaces sont utilisées pour la préparation de la poudre de yopo, qui était sniffée au cours de rituels par les peuples indigènes à travers l'Argentine, le Chili et la Colombie, et peut-être le sud du Brésil. La DMT est dans ces plantes un alcaloïde mineur.
  • Le Virola theiodora, Virola rufula, Virola calophylla, et quelques autres espèces de Virola. Ces plantes sont également utilisées dans la préparation des poudres ritualistes par les peuples indigènes du bassin vénézuélien de l'Orénoque.
  • L'Acacia confusa, Acacia maidenii, Acacia obtusifolia, Acacia simplicifolia, et des dizaines d'autres espèces d'Acacia. Des plantes largement utilisées par les psychonautes australiens pour extraire de la DMT puisqu'elles poussent en abondance chez eux.
  • Les agrumes. Et oui, les oranges et les citrons contiennent de petites quantités de DMT.

En plus de tout ça, nous savons que des centaines d'autres plantes contiennent de la N,N-DMT dans des quantités variables, et que des centaines d'autres seront probablement découvertes. La molécule a également été retrouvée dans le cerveau de rats, dans des poumons de lapins, et dans le liquide cérébro-spinal humain, son sang, et son urine. Selon Rick Strassman, ce composé mystique pourrait exister chez tous les mammifères.

L'extraction de la DMT

comment obtenir ?

Il existe de nombreuses façons d'extraire de la diméthyltryptamine pure (freebase) des végétaux qui en contiennent. La chimie nécessaire est simple en théorie, mais dans la pratique, le processus d'extraction doit être abordé avec prudence et effectué avec précision afin de prévenir de potentiels accidents chimiques et d'obtenir de bons rendements. La méthode d'extraction de la DMT la plus simple consiste à dissoudre, une fois finement broyée, la matière végétale dans une solution de base. Le choix le plus courant de solvant étant l'hydroxyde de sodium (NaOH). Les molécules de DMT sont ensuite libérées dans le liquide et doivent être séparées de la solution. Comme elles ne sont pas polarisées, cela se fait avec un solvant non polaire comme le naphta. Le naphta attirera les molécules de DMT et les fera remonter à la surface, puis elle formeront une couche séparée. Tout ce qui reste alors à faire est de retirer la DMT, de la congeler, de la filtrer avec un filtre à café et de la faire sécher afin d'obtenir du cristal pur.

Une action supplémentaire peut être prise pour purifier davantage la DMT. Elle s'appelle la recristallisation, et elle implique la dissolution de la poudre obtenue lors de la première extraction dans un solvant non polaire. Un bon choix de solvant pour cette étape est un alcane pur tel que l'heptane. La chaleur permettra à la DMT de se dissoudre plus facilement. Notez que la plupart des résidus d'impuretés de la première extraction ne se dissoudront pas du tout, et peuvent être séparés par simple décantation. C'est pourquoi la recristallisation peut être une étape importante. Une fois la DMT dissoute, elle doit être congelée, puis filtrée et séchée à nouveau. Ce processus peut être répété pour obtenir un raffinement encore meilleur. Il existe des façons plus complexes d'extraire de la DMT pure, et, en général, plus elles demandent de travail, plus pur et meilleur sera le produit final. Vous trouverez ici de nombreuses méthodes expliquées en détail. La technique de Noman est couramment utilisée, car c’est la meilleure méthode en termes de rapport qualité-effort-rendement.

La légalité de la DMT

est-ce interdit ?

Bien que les plantes qui contiennent de la DMT ne soient pas illégales en soi, la DMT devient une substance illicite une fois extraite, selon la Convention des Nations unies de 1971 sur les substances psychotropes. Cependant, la mesure dans laquelle cette loi est appliquée dépend plutôt du niveau de conscience du gouvernement en question de l'existence de cette substance. Pour ce qui est des tests de dépistage de drogues, la DMT est pratiquement indétectable. Elle est rapidement métabolisé par le corps et donc impossible à tester, à moins que le test soit effectué immédiatement après l'ingestion. Pour cette raison, les dépistages de drogues courants (même les dépistages extensifs) ne testent pas pour la DMT, et elle n'est pas non plus chimiquement similaire aux substances faisant habituellement l'objet de tests, de sorte que la probabilité de déclencher un faux positif pour d'autres drogues est pratiquement nulle.

Le profil biochimique de la DMT

ec'est déjà dans notre nourriture

Puisque la DMT est présente dans tout notre corps, nous sommes habitués à sa présence. En tant que dérivé de l'acide aminé essentiel tryptophane (un important régulateur de la sérotonine), il est possible que notre corps puisse même la synthétiser en mangeant certains des nombreux aliments dans lesquels cet acide aminé se trouve (à savoir la dinde, le poulet, la viande, le fromage, le yaourt, les oeufs, le chocolat, le poisson, etc.) Nous ne sommes cependant pas sous l'effet de la DMT dans notre vie quotidienne, car nous avons des enzymes sur les parois de nos estomacs qui oxydent cette molécule. On les appelle les enzymes de la monoamine oxydase (MAO). À cause d'eux, toute DMT que nous prenons par voie orale est décomposée et presque immédiatement rendue inactive.

Mais si nous prenons la DMT en combinaison avec des inhibiteurs de MAO, tels que les β-carbolines que l'on trouve dans la B. caapi (la plante principale utilisée pour infuser l'ayahuasca), elle ne se décompose pas et peut alors passer à travers l'estomac intacte, atteindre la circulation sanguine, et, enfin arriver au cerveau.

La fumer ou l'insuffler sont également des moyens efficaces de consommer de la DMT, car ils contournent les processus métaboliques de l'estomac. Fait intéressant : les champignons à psilocybine contiennent en fait une version modifiée de la molécule de DMT. La psilocine, le composé actif des champignons à psilocybine dans laquelle la psilocybine est convertie après l'ingestion, est en fait de la 4-hydroxy-DMT. Les quatre radicaux OH protègent la DMT de la décomposition par les MAO, et lui permettent d'atteindre le cerveau et de produire son effet psychédélique.

La neurochimie de la DMT

notre corps le contient

Savoir que la DMT était présente chez tant d'êtres vivants a conduit beaucoup à penser qu'il pourrait y avoir un mécanisme de production endogène de la DMT dans le cerveau humain. Plus précisément, selon les hypothèses de Rick Strassman, cela se produirait dans la glande pinéale. Strassman a également émis dans son livre la célèbre hypothèse que de la DMT pourrait être libérée au cours d'états « psychédéliques » se produisant naturellement, y compris « la naissance, la mort et la mort imminente, la psychose, et les expériences mystiques ». Toutefois, ces hypothèses n'ont jamais été étayées scientifiquement.

Le Dr. David Nichols fait valoir le contraire. Il prétend que tout niveau endogène de DMT serait théoriquement insuffisant pour qu'elle soit activement transportée dans le cerveau. Pour cette raison, il ne pense pas que la DMT puisse agir comme un neurotransmetteur et hallucinogène pendant la naissance, une expériences de mort imminente ou le sommeil. Il a été démontré que la DMT avait une affinité pour les récepteurs Sigma-1, et cette action de liaison est souvent utilisée au cours de recherches sur ses effets. Toutefois, Nichols prétend également que la concentration de DMT ne peut pas atteindre des niveaux assez élevés pour qu'elle puisse se lier à ces récepteurs (même en cas d'injection intraveineuse). Une chaîne d'événements biochimiques complexes a lieu dans le cerveau après l'ingestion de tout composé psychédélique, et cette chaine n'est pas encore bien comprise. Par exemple, le Dr. Steven Barker évoque une étude qu'il a menée avec le regretté Dr. Robert Harrison, dans laquelle ils ont constaté une multiplication par dix de la concentration de 5-MEO-DMT, et une multiplication par quatre de la concentration de N,N-DMT chez les rats qui se sont vus administrer un composé psychédélique complètement différent, le LSD. Une augmentation de N,N-DMT a également été observée lorsque les rongeurs recevaient des amphétamines.

Ces études, malheureusement, n'ont jamais été publiées en raison d'un manque de financement et du décès inattendu du Dr. Harrison juste avant de finir sa thèse. Néanmoins, si leurs résultats sont exacts, ils pourraient indiquer que l'augmentation des niveaux de DMT pourrait être une réponse biochimique du corps au stress, ou pourrait être plus ou moins liée aux mécanismes d'auto-protection. L'ingestion de DMT peut aussi provoquer une foule d'autres processus neurochimiques auxquels nous ne nous intéressons peut-être pas encore, mais qui pourraient aider à expliquer les effets mystiques d'une expérience sous DMT.

Nous savons également que la DMT a des affinités autres que celle pour le récepteur Sigma-1. Comme d'autres psychédéliques, elle se lie au récepteur 5-HT2A, ainsi qu'à une variété d'autres récepteurs 5-HT et à une classe complètement différente de récepteurs à l'état de traces associés aux amines. De plus, les hallucinogènes sérotoninergiques tels que la DMT activent les récepteurs de glutamate frontocorticaux. Pourtant, rien de tout cela ne répond à l'énigme. Savoir à quels récepteurs un composé se lie n'explique pas d'où viennent les effets psychédéliques.

Fumer la DMT

comment pénètre-t-il dans le corps

Dans cet article, nous allons nous concentrer sur l'ingestion de DMT en la fumant. Vous pouvez en savoir plus sur l'expérience de la DMT dans le cadre d'un trip ayahuasca ici . Lorsqu'elle est fumée, un trip sous DMT commence presque immédiatement et est très bref, en général pas plus de 15 à 20 minutes. Aussi vite que ça puisse vous sembler en temps normal, la durée du trip est bien différente pour la personne qui le vit. L'ingestion de IMAO avant de fumer de la DMT peut aussi considérablement prolonger la durée du trip. C'est une forme de pharmahuasca, c'est-à-dire une façon d'imiter synthétiquement un trip ayahuasca. Les effets de la DMT varient selon le dosage et si vous fumez le cristal pur ou un mélange à base de plantes comme le changa.

Fumer de la DMT sous forme de cristal pur

à travers les poumons

La fumée provenant de la combustion de DMT pure a un effet notoirement sévère sur les poumons. Le cristal a besoin d'une chaleur tellement forte pour fondre efficacement qu'il est recommandé d'utiliser un briquet torche plutôt qu'un briquet ordinaire. Il est préférable de le fumer dans une pipe de verre, car le feu ne doit pas entrer en contact direct avec le cristal sous peine de le surchauffer. Des pipes de vaporisation plus avancées telles que le eagle-bill ou le smoke-bubble deviennent de plus en plus les méthodes de choix de nombreux consommateurs, qui rapportent leurs effets bénéfiques sur les poumons, leur sûreté et leur efficacité comme les grands avantages de ces alternatives (des doses cinq à dix fois moindres sont nécessaires par rapport aux méthodes à combustion).

Les doses réelles de DMT si elle est fumée sont les suivantes : moins de 20 mg est considéré comme une faible dose, 20 à 35 mg une dose standard, et tout ce qui dépasse 35 mg une dose forte. Il est cependant toujours préférable de commencer par des doses plus faibles (10 à 15mg) et d'évaluer votre tolérance au fur et à mesure. Vous obtiendrez de meilleurs résultats si vous réussissez à fumer toute la dose de DMT d'un coup, mais le faire en deux à trois fois fonctionne aussi, à condition que vous puissiez rester pleinement conscient assez longtemps. De courts exercices de respiration avant de fumer sont recommandés car ils peuvent aider à préparer vos poumons. Masser votre poitrine et la région du thymus en inspirant et en expirant aussi profondément que possible pendant quelques minutes devrait avoir des effets positifs.

combien devez-vous prendre ?

Compte tenu de l'agressivité de la fumée, vous aurez peut-être besoin de plusieurs tentatives pour perfectionner votre technique. Un bon conseil est de ne pas inhaler toute la fumée d'un seul coup car elle peut provoquer une quinte de toux. Essayez plutôt de « siroter » la fumée lentement. Une fois que vous avez inhalé la fumée, essayez de la garder dans vos poumons pendant quelques secondes. Ensuite, si vous en avez pris assez, préparez-vous à décoller.

Les trips doux

à quoi pouvez-vous vous attendre ?

À faible dose, la DMT peut produire une expérience heureuse et légère, accompagnée de sensations de picotements agréables, d'une humeur améliorée et d'une faible anxiété. Au cours de trips doux, la plupart des gens font l'expérience de visions quand ils ont les yeux fermés tels que des lumières colorées, et des figures géométriques et fractales. Les visions avec les yeux ouverts sont semblables aux distorsions spatiales du LSD, mais laissent une impression plus vive et holographique. Pour les trips à doses intermédiaires, certaines personnes déclarent avoir rencontré des entités ou avoir vu leur environnement se transformer de façon significative. Un trait commun des expériences douces est le sentiment de présence au sein même du corps. Quelles que soient les visions avec les yeux ouverts ou fermés dont vous faites l'expérience, elles sont généralement accompagnées d'une conscience sous-jacente d'être toujours dans la réalité. Ces trips peuvent être comparés à ceux induits par des doses élevées de champignons ou de LSD, et ils peuvent avoir des répercutions psychologiques et spirituels grandement bénéfiques.

Les épiphanies provoquées par la DMT

expériences

Le trip complet et pur sous DMT, aussi appelé une « percée », n'a lui rien à voir avec tout le reste. Vous entrez dans une folie pure et êtes complètement déconnecté de la réalité corporelle. Ça peut être une expérience extrême, difficile à mémoriser et à intégrer. De nombreuses personnes décrivent une percée sous DMT comme un décollage dans l'hyperespace. Contrairement à d'autres psychédéliques, la DMT ne modifie pas la réalité par défaut, mais elle propulse le consommateur dans sa propre réalité, avec des espaces, des décors et des entités impossibles à imaginer ou à comprendre. L'âme semble quitter son corps physique et perdre contact avec lui. Le monde autour de vous se désintègre, et le temps n'existe plus. Une grande partie de ce qui fait de vous ce que vous êtes, comme vos souvenirs, votre langue, vos traits de personnalité, votre intelligence, ce que vous aimez, etc., cesse également d'être pertinent dans ce domaine d'une autre dimension. C'est là que le véritable potentiel de la DMT se révèle. Elle peut nous amener au plus près de la mort, au point où nous n'avons pas d'autre choix que de nous abandonner au voyage et de l'accepter.

Mis à part cette sensation de dissolution de l'ego, ou de mort de l'ego, être témoin de choses d'un autre monde si grandioses et magiques suffit à changer une personne pour toujours. Le sentiment de certitude que quelque chose de si étranger à notre compréhension, de si incroyablement vaste et puissant existe, et que cela semble même plus réel que la réalité elle-même, peut provoquer un sentiment d'humilité immense et une appréciation pour le côté sacré et l'invraisemblance miraculeuse de notre vie. Cela peut aussi nous faire prendre conscience qu'il existe, là d'où nous venons et là où nous retournerons, une réalité infinie et éternelle bien plus complexe que nos petites existences locales en 3D. En bref, cela peut nous apprendre à ne pas nous prendre trop au sérieux et à vivre plus pleinement, avec gratitude et puissance.

un autre monde

Les trips sous DMT sont généralement vécus les yeux fermés. Cependant, si vous prenez une « dose de percée », que vous ayez les yeux ouverts ou fermés importe peu. Notez que si vous essayez de forcer votre conscience à rester dans votre corps et que vous résistez à l'envie de fermer les yeux, vous pourrez être témoin d'une chose très différente après le pic du trip : la fusion incroyable de l'espace DMT et des entités mystiques avec notre monde 3D. Vous pourriez voir des transformations folles et des mouvements incroyables de la matière et de l'énergie qui vous entoure. Les hallucinations visuelles oculaires après avoir consommé une forte dose de DMT sont incomparables à toute autre expérience psychédélique.

Fumer de la DMT dans un mélange changa

recette pour fumer

Le mélange changa a été créé pour rendre la fumée de DMT plus facile à inhaler et pour équilibrer le trip afin de le rendre plus intégré, connecté et adapté à l'expérience humaine. Le changa est une infusion de DMT dans des herbes telles que la B. caapi, la molène, la passiflore, la menthe poivrée et d'autres. Puisqu'il contient généralement de la B. caapi, vous pouvez considérer que c'est tout simplement un ayahuasca qui se fume. Le changa est assez facile à faire. Les cristaux de DMT sont simplement fondus sur une surface chauffée à la vapeur dans quelques dizaines de millilitres d'alcool de haute qualité ou d'éthanol, puis le mélange d'herbes est ajouté et remué vigoureusement. Avec cette méthode, les herbes sèchent rapidement et le changa est prêt à être fumé en quelques minutes.

La partie à base de plantes du mélange changa doit contenir au moins 25% de B. caapi. La feuille et l'écorce de la vigne sont toutes deux utilisables. Il est d'ailleurs préférable que le mélange contienne les deux, si les deux sont disponibles. La vigne elle-même sert à activer et à rendre plus puissants les effets de la DMT et des autres herbes, comme dans l'ayahuasca. Varier les autres ingrédients peut intensifier ou adoucir différents aspects du trip ou catalyser les effets médicinaux de telle ou telle herbe.

Une recette classique ressemble à quelque chose comme ça : 30% de vigne ou de feuilles d'ayahuasca, 20% de molène, 20% de passiflore, 20% de menthe poivrée, 5% de calendula et 5% de lotus bleu. Le calendula et le lotus bleu doivent être ajoutés après avoir achevé l'infusion et le séchage de la DMT. Les troncs et tiges de toutes les herbes doivent être retirés. Pour obtenir un résultat homogène, un moulin à café peut être utilisé avec le réglage maximum. Une dose de DMT standard pour un mélange changa doux est d'environ 25% du contenu en poids. Dans quatre grammes de changa, il y aurait donc un gramme de DMT. Cela équivaut à 30 expériences légères, 20 expériences modérées, 10 expériences fortes, ou 5 expériences extrêmes. Un mélange à 30% de DMT est plus fort, et les mélanges à 40-50% de DMT sont très forts et égalent, ou même dépassent, la puissance des effets provoqués par le fait de fumer de la DMT pure seule, grâce à l'effet combiné des herbes.

Le changa offre plus de versatilité dans sa puissance et ses effets que les cristaux de DMT purs, et, en raison de la présence de B. caapi (qui a des inhibiteurs de MAO), la DMT reste active plus longtemps. Les mélanges changa doux permettent aux gens d'accéder à ce que peut offrir la DMT de façon confortable et bénéfique, sans que ça les impact pendant des jours ou des années. Les mélanges forts, eux, car ils sont plus faciles à fumer, permettent aux consommateurs de vivre une percée sans trop stresser leurs poumons et avec moins de risques de tousser ou de régurgiter. Le changa peut aussi être vaporisé, comme les cristaux purs.

Effets secondaires et précautions

quels sont les risques ?

La DMT est un hallucinogène très puissant qui provoque un large éventail de changements dans la physiologie et la perception. Les effets secondaires physiologiques les plus fréquents incluent : une augmentation de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle, des étourdissements, une confusion, un manque de coordination, des nausées (si la DMT est prise sous forme d'ayahuasca), des frissons, des spasmes, et, potentiellement, une perte de conscience. Si vous souffrez d'une maladie cardiaque préexistante, telle que l'hypertension, vous devez prendre de grandes précautions avant de fumer de la DMT, ou ne pas en fumer du tout.

Il n'est pas conseillé d'avoir des activités physiques sous l'effet de la DMT, car elle peut causer des blessures en raison de la perte de coordination induite par la substance. L'expérience de la DMT est meilleure dans un environnement spacieux et confortable, couché, et sous la supervision d'un accompagnateur sobre. Les distorsions visuelles causées par la DMT peuvent complètement altérer votre perception de l'environnement. Cela peut entraîner une grande confusion, qui peut dégénérer en anxiété ou en panique. Les visions les yeux fermés peuvent également être extrêmes, et peuvent causer un sentiment d'inconfort ou de peur ou, plus grave, un traumatisme psychologique. Les bad trips sous DMT ne sont pas rares, et ils peuvent être beaucoup plus pénibles qu'avec d'autres psychédéliques.

La DMT peut également créer un sentiment de dissociation entre l'esprit/l'âme et le corps. La perte de cette connexion est considérée par certains comme la marque distinctive de l'expérience DMT, et elle peut catalyser des changements incroyablement puissants et profonds de la conscience. Cependant, elle peut aussi produire des symptômes de dépersonnalisation dont il peut être difficile de se remettre et qui peut être difficile à intégrer. Enfin, les cas où la DMT peut vraiment être potentiellement dangereuse sont ceux où elle est utilisée en interaction avec d'autres médicaments ou traitements. Elle ne doit surtout pas être mélangée avec une substance qui influence les niveaux de sérotonine (tels que les antidépresseurs) ou qui modifie la pression sanguine (tels que l'alcool ou les médicaments pour l'hyper/hypotension).

Ces interactions peuvent conduire respectivement à un syndrome sérotoninergique ou à une crise hypertensive, les deux pouvant avoir des conséquences fatales. Cela s'applique avec encore plus de gravité si des IMAO sont utilisés en combinaison avec la DMT, car ils rendent ses effets encore plus puissants. Il va sans dire que d'autres substances psychoactives, telles que les opioïdes, les dépresseurs du SNC ou les stimulants, les phénéthylamines, les méthamphétamines, les barbituriques, les antipsychotiques, etc., ne doivent pas être utilisées en conjonction de la DMT. Ces interactions n'ont pas encore fait l'objet de recherches approfondies, mais des hypothèses raisonnables indiquent qu'il pourrait y avoir un danger.

Une fois de plus, lorsque vous fumez de la DMT, ayez toujours un accompagnateur sobre présent au cas où quelque chose tourne mal. Nous espérons que ce guide a été instructif et utile à vos aventures psychonautiques. Nous vous souhaitons un bon trip, et restez prudent !